L’embrasement

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ne mode est apparue depuis quelques années à la télévision avec la diffusion de nombreux feuilletons télévisés qui retracent divers faits divers ou autres affaires d’État. D’habitude, on laisse un peu de temps avant d’envisager ces téléfilms, mais cette fois-ci ARTE a produit ce téléfilm peut de temps après les faits. Et dans le cas de l’embrasement, il s’agit de revenir un peu plus d’un an après sur l’évènement déclencheur de la crise des banlieues de l’automne 2005.

Le sujet est encore sensible et l’on a vu il y a encore peu que les braises étaient encore chaudes. Tout l’intérêt de ce téléfilm réside dans le point de vue adopté, le traitement politique inévitablement prit par cette oeuvre ainsi que le degré de fiction et de documentaire.
Dès le départ, le point de vue de ce téléfilm est établi de manière tranchée, à savoir que l’histoire va s’attarder sur les habitants de banlieue et sur leur vision de ces évènements. La version des policiers est néanmoins donnée mais la fiction n’y donne pas la même résonance.

Entrelacement de flashbacks et du scénario présent, la course poursuite des jeunes et de la police est narrée de manière très simple mettant élégamment de côté un sentimentalisme larmoyant. Dès lors que les évènements connus de tous sont présentés, la fiction se focalise sur les investigations d’un journaliste belge parti comprendre le fonctionnement de la banlieue française.

On y découvre alors toute la complexité que la banlieue peut avoir à se faire comprendre mais aussi à utiliser les médias pour faire passer un message autre que celui que les médias avaient alors transmis. un point positif à cette découverte est une mise de côté de nombres de caricatures et autres stéréotypes collés trop souvent à la jeunesse des quartiers.

Sur le papier, « l’embrasement » est présenté comme une fiction avec toutes les déformations et arrangements propres à ce genre. Cependant, ce téléfilm propose bon nombres d’extraits de journaux télévisés ou reportages pour présenter certains aspects. Ces extraits renforcent le côté politique et engagé de ce programme et atténue le degré de fiction.
Concernant les seconds protagonistes de cette crise qu’est la police nationale, on voit tout à fait la pression faite par les hautes instances sur les hommes de terrain. La fiction montre également le dilemme auquel ils sont confrontés à savoir qu’ils évoluent au sein de ces banlieues et en comprennent les problèmes mais aussi les obligations liées à leurs fonctions. L’une des scènes les plus marquantes de cet état de fait est lors de la confrontation surréaliste entre le rescapé de la centrale EDF et les policiers au commissariat.

Au final, je dirai que ce téléfilm arrive tôt peut être trop tôt par rapport aux évènements, ce qui implique une oeuvre intéressantes qui permet de découvrir un peu mieux le milieu de la banlieue sans toute fois ouvrir de plus grandes problématiques face à ce problème. La fiction tend aussi à un engagement un peu trop présent. A noter également, la diffusion d’un débat contradictoire suite à la diffusion du téléfilm qui permettait d’enrichir certains aspects de la fiction et également de faire un constat de la situation actuelle.

L’embrasement est encore visionable gratuitement sur le site VOD de ARTE jusqu’au 19 Janvier.

GALLERIE PHOTO, L’EMBRASEMENT

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3 commentaires

  1. :cry:homage a zyed et bouna repose en paix

  2. j’ai vu le téléfilm qui est l’adaptation romancée du livre de l’avocat jean pierre Mignard dont j’ai également lu le livre paru quatre mois aprés les faits.

    PARAGRAPHE MODERE, inaproprié vis à vis du sujet et du but du blog !

    Si l’on oublie ce militantisme intéressé ce téléfilm au moins le mérite de montrer comment dans une démocratie les médias peuvent avec beaucoup de candidité feinte faire , d’ un évènement malheureux associé à des reportages biaisés ( voire le mot racaille prononcé par S…… (nom modéré pour cause éditoriale, sans que la référence n’en devienne abstraite) en réponse à une habitante de banlieue ) , un « embrasement  » général .
    Ce téléfilm diffusé par les militants socialistes et gauchistes dans toutes les MJC de France aura peut être une influence sur le résultat de l’ élection présidentielle en convainquant les jeunes de banlieue à voter socialiste , c’est dans ce sens l’aboutissement d’une manipulation parfaite !

  3. BELAID, désolé mais je veux que ce blog reste un lieu où l’on parle des programmes et de l’interprétation que l’on peut en faire, de ce fait j’ai modéré tes propos que je trouvé inappropriés dans le cadre de ce blog !
    La critique est ouverte et libre ici tant qu’elle reste dans le cadre du sujet et ne part pas dans des considérations individuelles !

    Merci.

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