Comme en 2002 ?

ls sont pourtant étroitement surveillés depuis des semaines et des semaines et leur rôle en 2002 avait eu pour conséquence un bien désagréable focus et un résultat catastrophique au premier tour. Et bien les derniers jours me donnent à réfléchir et m’interrogent sérieusement sur ces façonnages exercés par l’actualité immédiate à 8 jours du scrutin.

Ce qui attire mon attention ces derniers jours, ce sont les affaires suivantes : le procès de la mort de Ghofrane Haddaoui lapidée en 2004, le policier mort il y a quelques jours à la foire du trône, la disparition de Sophie Gravaud et enfin la reconstitution de l’incendie du bus marseillais avec Mama Galledou.

Tout cela me rappelle bizarrement la fameuse histoire de Papy Voise qui en 2002 avait a lui seul stigmatisé le premier tour en faisant les affaires d’un vote de l’instant et d’indignation. Et là 5 ans après, tout le monde garde en mémoire ce qu’a été le 21 Avril 2002. Mais là, ces derniers jours, les 4 faits divers que je présente ici sont du même cru. Les thèmes généraux qui sont associés sont : la violence, la mort, la barbarie, l’insécurité, la banlieue et l’immigration. Cela étant, la présence commune de ces actualités m’interroge.

Concernant le policier de la foire du trône ou encore la disparition de Sophie Gravaud, il s’agit malheureusement d’une triste coïncidence. Par contre, je suis beaucoup plus circonspect sur le jugement de l’affaire Haddaoui ou la reconstitution du bus de Mama Galledou qui interviennent dans une période où les moindres vagues médiatiques peuvent devenir des tsunamis électoraux. Malgré la libération des familles concernées qui attendaient ces évènements pour comprendre ou refermer leurs blessures, je ne vois pas l’intérêt d’avoir remis à la une de l’actualité ces faits divers qui avec eux ressassent nombre de préjugés et de réactions drastiques qui engendrent des votes contestataires forts.

Cela étant, je ne pense pas être le seul à constater cette situation, et dans les rédactions, la situation doit aussi se compliquer car les médias sont conscients de l’impact grandissant qu’ils peuvent avoir à moins de 10 jours du scrutin. Le dilemme est le suivant : parler de ces nombreux faits divers en étant conscient du risque de l’augmentation du vote extrémiste ou alors minorer ces sujets pour ne pas déclencher un nouveau 21 Avril. Il sera de fait, intéressant de voir l’évolution des scores extrémistes dans ces prochains jours, pour voir si l’actualité immédiate influence encore de manière significative les intentions de vote (malgré la confiance plus que moyenne que j’accorde aux sondages).

Dans une vision extra médiatique, on peut tout de même s’interroger légitimement sur les réapparitions des affaires Haddaoui et Galledou maintenant et pas plus tard, tout ceci ne peut être le fait d’un simple hasard. Je ne porte aucun jugement mais j’attire l’attention sur des simultanéités étranges dans des conditions particulièrement tendues et à très forts enjeux.

Par ailleurs, « Le Nouvel Observateur » a publié hier un article faisant état de consultations de la part des RG sur près de 15 000 personnes et qui donne les candidat de l’UMP et d’extrême droite au second jour, à 8 jours du vote les coïncidences s’accumulent…

Crédit photos : Libération

Sources : Libération et Le Nouvel Observateur