Débat d’impacts médiatiques ?

ujourd’hui, aux alentours de 11h15 a eu lieu « la demi-finale » des débats à l’élection présidentielle entre la seconde et le troisième au premier tour de l’élection. Historique dans les habitudes présidentielles, ce débat m’a confirmé dans une idée vivace et omniprésente à la TV.

Ce débat est inédit à cette période de l’élection dans le sens où jamais un troisième homme n’avait eu un pouvoir aussi important dans cet entre deux tours. Cela étant en y regardant plus près, quelle légitimité est réellement arborée via ce débat.

Car si l’on remonte quelques temps auparavant, François Bayrou (pour ne pas le nommer) ne représentait dans le payasage politique que peu de choses (sans faire offence à ses soutiens de longue date) et c’est suite à ces attaques répétées face aux pouvoir médiatiques (dont je m’étais à l’époque fait l’échos sur mon ancien blog ici et là) que son discours a commencé à intéresser les électeurs. Mouvement grandissant on lui prédisait pourtant une belle gamelle pour le dépouillement du 22 Avril dernier. Et bien non pas du tout, un très bon score pour lui avec plus de 18 % et plus de 6 millions d’électeurs. Loupé le sprint final, cela étant la réserve de voix qu’il incarne attise les convoitises. Cerise sur le gâteau, il se voit courtiser pour participer à un débat ou une discussion c’est selon de l’entre deux tours.

Cela étant, quelque chose me « fascine » dans son ascension c’est le grand écart magistral qu’il a réussi à faire pendant des mois. En effet, critiquer le pouvoir médiatique tout en se construisant une légitimité via ce moyen voilà ce que devant nos yeux papillonnants, il a réussi à faire. De par son combat inédit (et fédérateur) face aux grands, à ceux qui ont du pouvoir, il a réussi à focaliser l’attention sur lui…et notamment celle des médias !

Et la télévision (et plus généralement les médias) étant un serpent qui se mord perpétuellement la queue, un processus de légitimation de son personnage est intervenu dans l’espace public. Le montrer, c’est intéresser les gens à son combat et donc inciter les télévisions à en parler d’avantage… Je n’exemplifierais pas d’avantage cela mais songez aux deux autres challengers en course, une bonne partie de leurs légitimités et appropriations par les électeurs vient de leurs omniprésences médiatique.

Allié certainement à un mouvement d’indécision croissant, les médias accordent (de manière plus ou moins consciente) des cartes de légitimation aux protagonistes les plus cathodiquement exposés. Et le plus grand pourfandeur de tous en a cette fois-ci grandement bénéficié.

Par soucis civique et démocratique, trouvez la totalité du débat de ce matin sur BFM TV et RMC accessible ici en 6 parties (1, 2, 3, 4, 5, 6).
Moi aussi d’une certaine manière, je participe à ce que je dénonce…