L’affaire du tour ou le tour des affaires ?

ier, s’est terminé le 94ème tour de France, épreuve estivale par excellence qui remporte comme à l’accoutumée un vif succès populaire. Et pourtant cette année n’a pas non plus été épargnée par bon nombre d’affaires et de scandales. Mais alors, que viennent réellement suivre les téléspectateurs ?

Alors que la grande boucle cherche désespérément un peu de respectabilité et une dose de crédibilité auprès du public depuis quelques années, on se rend mystérieusement compte que ces mêmes détracteurs s’amassent de plus en plus devant la retransmission de cette épreuve ! Paradoxe français, un de plus certainement ?

Les suspicions sont là, les contrôles positifs aussi, le tout occultant totalement l’épreuve sportive et pourtant au lendemain de la fin de l’épreuve le groupe public de télévision se félicite de bons scores d’audimat des différentes retransmissions et émissions consacrées à la course. Dans ce contexte, le téléspectateur vient il simplement rechercher l’information sportive ou n’est il pas plutôt à la recherche du dernier scoop, de la dernière information croustillante ébranlant encore un peu plus l’épreuve ?

La question se pose pour l’unique raison que cette édition du tour de France a réunie d’avantage de monde que ces dernières années où aucune affaire n’avait éclaboussée l’épreuve à ce point. Le TDF serait il devenu pour certains le roman photo du mois de Juillet, celui où tous les bons ingrédients seraient réunis pour faire monter l’intrigue et nous donner rendez vous l’année prochaine ? Peut être… Ou alors est ce la carte postale décrite pendant trois semaines de la France qui émerveille encore les téléspectateurs ?

En tous cas, en prenant en compte la première hypothèse, on constate immédiatement que l’intérêt du téléspectateur se détourne de l’épreuve pour se préoccuper des coulisses. Mais aussi, et cela est un sentiment bien humain, cette hypermédiatisation des tricheurs renforce la conviction populiste plus que largement diffusée qui consiste à penser « tous dopés« . Et quoi de plus jubilatoire que de se voir confirmer (sans se le faire expliquer) par la lucarne éclairée ce que nous pensons…

Alors voilà quelques pistes de réflexion d’un intérêt populaire que je trouve biaisé pour cette épreuve qui de par des dispositifs médiatiques une fois de plus surabondant sur une information, rognent encore une fois l’image d’une épreuve en favorisant l’amalgame et la pensée populiste, délaissant cruellement l’aspect sportif. Peut être le retrait des télévisions publiques allemandes était au final une idée intéressante, histoire d’y voir plus clair.