L’Internet pousse la presse à la gratuité

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eur survie papier passe déjà inévitablement par leur présence sur Internet. Mais face à la multiplication des sources d’information, une nouvelle politique se met en place, la gratuité des versions électroniques.

Mis à part les journaux gratuits qui sont entièrement consultables sur l’Internet, d’autres grands organes de presse commencent à élargir leurs palettes de contenus gratuits. Et c’est notamment le cas du New York Times qui depuis hier a abandonné son système de « Timeselect » au profit de la gratuité de ces articles auparavant réservés aux abonnés payants du site.

C’est donc pour des raisons économiques que la libre consultation s’installe au NYtimes. Précisons tout de même que le manque financier dû à la perte des abonnements va être remplacé par le financement de la publicité. La direction se justifie de cette nouvelle orientation notamment par la multiplicité des sources et la facilité de se procurer de l’information gratuite sur la toile via google et l’ensemble des blogs qui se multiplient.

La question qui vient dés lors est celle déjà posée par l’arrivée il y a quelques années en France des quotidiens gratuits tels 20 minutes ou Métro, l’information gratuite est elle de qualité moindre qu’une information payante ? En France, seul deux hebdomadaires sont détachés du système publicitaire à savoir le Canard Enchaîné et Charlie Hebdo (pas de site Web officiel). Mais une différence susbsite tout de même entre une participation directe du lecteur au travers de l’achat et celle absolue de grands groupes industrielles qui fournissent au bon peuple l’information ?

Alors dans la cas d’outre atlantique, le New York Times sous couvert de vulgariser son lectorat et de conserver certains fidèles partis se perdre dans les méandres « googliennes« , ne se met il pas d’avantage à la botte de groupes industrielles qui, via sponsors encadrent de manière plus ou moins serrée les contenus mis à disposition du plus grand nombre de futurs consommateurs, actionnaires ? Le parallèle est connu et déjà éculé j’en conviens, mais c’est tout de même un des fondements de ce type d’opérations. Malgré la bonne foi certaine de journalistes qui se disent travailler sans pressions, les patrons d’avantage soumis aux pressions de ces groupes actionnaires, peuvent incliner des lignes éditoriales ou instaurer des priorités de traitement qui peuvent occulter certaines informations.

Une presse n’est dans aucun schéma totalement libre comme peut l’entendre un dictionnaire, mais la gratuité est quelque chose de malsain. Car industrielles et autres grands groupes, à la vue des sommes engagées, ne peuvent être de simples phylantropes, leur but est de séduire pour inciter à la consommation. D’où les potentiels dangers liés à ces forts investissements. D’un autre côté, nous avons des journaux financés (en très grande partie) par les lecteurs qui réagissent de ce fait aucunement en fonction d’intérêts économiques mais qui dans leurs cas sont d’avantage soumis aux idéologies politiques ou spirituelles de son lectorat…

L’Internet est donc la génèse de tout ce système puisque dans cet espace de libre échange et de liberté qu’est le net à son origine, beaucoup (dont moi) participons à cette mise à disposition de contenus qui viennent concurrencer ceux dont le métier est de nous informer. De ce fait, dans une course inégale, les groupes de presse se doivent de fournir la même chose que la myriade de blogs à savoir une information gratuite. Sauf que pour survivre, ils se doivent de répondre favorablement aux sirènes publicitaires. Pris entre impératifs économiques et désirs de gratuité, la presse se trouve plus que jamais dans la tourmente.

Débat autour de Andrew Rosenthal à propos de la fin du « Timeselect » (en MP3)

2 commentaires

  1. ils ont annoncé ca il y a deux semaines

  2. Certainement que l’information a été annoncée depuis deux semaines, il n’empêche que la mise en place de cette mesure date du 19 septembre dernier.

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