Mais où se trouve la Birmanie ?

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eut être était ce la question que vous avez dû vous poser il y a quelques jours lorsque la junte Birmane a commencé à apparaitre dans toutes les éditions d’information. Mais grâce aux médias, vous voici devenus incollables sur l’Union de Myanmar.

Evoqué il y a quelques jours dans un article, je vais aujourd’hui un peu plus m’arrêter sur l’effet de focalisation et les principes de sélection faits à propos de l’actualité.

Tout d’abord, il faut préciser qu’avant ces incidents, l’actualité birmane n’était en aucune manière traitée dans aucun journal quel qu’il soit. Dans un sens, cela est logique si la seule actualité là bas est d’ordre intérieure et n’envisage aucune conséquence outre ses frontières. Cela reprend le principe de l’information au kilomètre qui fait que l’on parle plus facilement de ce qui se passe près de chez soi (l’exemple en est la quasi mise sous silence de l’actualité d’outre mer dans les grands médias nationaux).

Ensuite, selon des logiques tout bonnement commerciales (d’attirance du public), l’information est traitée lorsqu’elle dépasse le cadre commun et qu’elle est visuellement diffusable. C’est pour cela que les faits divers ont très souvent bonne presse. C’est aussi pour cela que des faits de société ou des épidémies sont moins souvent mis en avant car ils n’ont pas de démonstration concrète.

Pour le cas de la junte birmane, ces mêmes logiques se sont mises en place. L’attrait médiatique a commencé lorsque les bonzes ont commencé à défiler pour manifester leur mécontentement. Ce qui a éveiller la curiosité des médias occidentaux repose sur le changement apporté par ce mouvement, puisque ce sont des moines (habitués à être des personnes peu agitées) qui ont déclenché cette marche.

Ensuite, l’intérêt est devenu croissant lorsque de simples spectateurs se sont mis à adhérer au mouvement et que la contestation s’est vue gonflée d’un gros contingent. Enfin, l’information arrive en une des médias quand la répression militaire se met en place et commence sa sanglante répression. De plus, en ce qui concerne la France, l’attrait a été double puisque par delà le conflit ouvert, les médias ont également fait un lien entre ce lointain pays qu’est la Birmanie et les intérêts économiques français symbolisés par une grande firme internationale. Il s’agit de maintenir l’attention du téléspectateur et c’est souvent dans pareils circonstances que le sort des ressortissants tricolores est immédiatement mis en avant par delà même les enjeux propres des conflits.

Voici donc quelques pistes qui font la hiérarchie de l’information. Les règles sont toujours les mêmes : un incident ponctuel facilement identifiable, aux proportions grandissantes dans le temps, une imagerie conséquente et un lien avec notre quotidien français. Seul élément qui modifie cette hiérarchie, le pays où se produit l’évènement qui peut facilement occulter un fait en Birmanie pour une information (de moindre importance) aux Etats-Unis…

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