Vers de bonnes habitudes de consommateurs ?

‘est une émission que j’avais trop rapidement pourfendue en pronostiquant une disparition prématurée, mais force est de constater qu’elle tient la longueur et même mieux que cela, puisqu’elle bat régulièrement des records d’audience.

Donc, on sait que « Un dîner presque parfait » repose sur un concept simpliste de compétition de cuisiniers amateurs se lançant un petit défi sur cinq jours… Le choix des candidats étant toujours très soigné, il fait apparaitre semaine après semaine des types de personnages récurrents (le traditionnel, le raffiné, l’exotique etc.).

Mais ce qui est encore le plus malin dans ce programme, c’est le message qui est traduit dans la présentation de l’émission. Car en résumant, ce divertissement se découpe en trois parties distinctes : l’achat des ingrédients, la préparation et la soirée. Sur ces trois chapitres, seuls deux révèlent véritablement l’aspect de compétition, le préparation et la soirée…

Mais alors, pourquoi donc consacrer une partie de l’émission à cette phase d’achats, commerciale ? On pourra me rétorquer qu’il s’agit là de donner un lien temporel dans la « journée de compétition » de chaque concurrent. Oui, mais non ; le lien est plus sensible dans ce cas de figure car il va s’agir d’associer dans la plus parfaite des logiques du monde l’achat, la consommation au plaisir et à la satisfaction sociale qui en découle.

Le raccourci se traduit ainsi, pensez à acheter, consommer (dans tous types de boutiques, car l’on voit aussi bien petits commerces que grandes surfaces), de cette manière votre vie sociale s’en trouvera améliorée… Bien évidemment, cette ficelle est couramment utilisée (spécialement par les chaînes commerciales) et permet ensuite au cours des écrans publicitaires d’établir de nouveaux liens logiques entre les produits présentés et l’utilisation séduisante que nous en propose l’émission.

Alors comme je le dis, cette technique est couramment utilisée dans de nombreux programmes (interrogez-vous sur le générique de présentation du programme court « Que du bonheur » de TF1…). Je pense cependant qu’il est toujours bon de faire ce genre de rappel quant à l’utilisation sous-jacente d’une émission.

Réfléchissons au delà de l’image...

6 commentaires

  1. Je dirais, peut-être un peu naïvement, que c’est pour que le téléspectateur voie que les produits sont achetés « bruts » et non pas déjà tout préparés, ce qui est contraire au principe de l’émission.

  2. Ce n’est pas du tout naïf, c’est vrai. Et les concepteurs de ce programme mettraient en avant le même type d’argument prétextant d’une cohérence à apporter à la préparation des repas. Il n’empêche que dissimulé derrière cette « nécessité du jeu », se cache tout une logique commerciale dans laquelle les enseignes commerciales trouvent tout leur bonheur.

  3. Et pourtant, dans cette émission que je regarde assez régulièrement, aucune marque n’est citée, aucune enseigne n’est montrée… De l’aveu des producteurs, les candidats sont vivement encouragés à préférer les petits commerçants aux hypermarchés. Par conséquent le bénéfice existe, certes, mais il est indirect pour les annonceurs. On pourrait donc appliquer votre théorie à tous les programmes de télévision, du premier au dernier… Bref, je ne suis qu’à moitié convaincue !

  4. Géraldine : Vous donnez vous même une réponse parfaite à tout cela, « appliquer votre théorie à tous les programmes de télévision, du premier au dernier » !

    Oui, la télévision trouve son existence et sa pérennité dans le marché publicitaire (chaînes privées) donc toutes les émissions se doivent d’aiguiser notre « sens » commercial.

    Quant au fait qu’aucune marque n’est citée, évidemment. Tout d’abord il y a des interdictions faites dans ce sens à la télévision. Et puis d’un aspect purement publicitaire, les annonces sont plus efficaces lorsqu’elles sont dans l’évocation et non dans le matraquage direct…

  5. Alors on est complètement d’accord… Mais dans ce cas pourquoi stigmatiser en particulier ce programme là ? Le billet laisse à penser que vous pointez un phénomène singulier, spécifique au dîner presque parfait.

  6. Je suis d’accord que le billet peut laisser à croire que je stigmatise le Dîner. Simplement je prends cette émission pour illustrer mais également car elle me semble assez « parlante » du phénomène.

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