a chaîne de télévision espagnole Antena 3 a mis à l’antenne depuis le 14 septembre dernier un tout nouveau programme de « télé réalité » intitulé « El Marco » (ou « The Frame » dans son format international) annoncé depuis de longs mois dans les salons et la presse professionnelle spécialisée. Qu’en est-il d’un format annoncé en grandes pompes lors de sa mise à l’antenne et pourquoi a-t-il fallu attendre autant de mois pour découvrir cette émission. Quels éléments différencient ou fédèrent le concept de ce programme ? Des éléments de réponse sont certainement à découvrir dans le déroulé de ce programme.
« El Marco » est l’adaptation d’un format israélien proposé par la société de distribution Armoza. Présenté il y a plusieurs mois de cela au MIP TV de Cannes (salon international des programmes de télévision), le format a, de longs mois durant, attisé les convoitises de nombreuses chaînes de télévision à travers la planète.
Mais cette convoitise s’est vue rapidement ralentie lorsqu’il a été question d’adapter ce programme pour son antenne. Car tout le problème de ce concept (aussi alléchant qu’il puisse paraître) était qu’il n’avait jamais dépassé le stade du dossier papier et de la vidéo de présentation forcément attrayante. Aucune chaîne ne voulant se risquer dans un programme dont le succès populaire ne pouvait être quantifié. Car voici l’un des écueils de la télévision, celui de se draper d’objectifs d’innovation et de création dans un contexte où la prise de risque est mise à mal par des pôles d’intérêts divers et variés. Pour les chaînes privées, actionnaires et annonceurs sonneront l’alarme aux moindres signes d’incertitude quant au service public, pris dans la tenaille de ses obligations éditoriales et budgétaires, l’innovation a un coup qu’il ne peut pas toujours se permettre (même si dans ses capacités il reste un élément essentiel de la création).
Pour en revenir au jeu en lui-même, il est une mutation de la « télé réalité » telle qu’elle s’est présentée ces dernières années et met le téléspectateur dans une posture beaucoup plus déterminante vis à vis du déroulé de l’émission. Aupravant le public était invité à s’exprimer à des instants donnés par l’intermédiaire de votes, désormais c’est à tout instant que l’audience que génère ce programme (par l’intermédiaire des prestations des candidats) sert de baromètre à l’évolution de l’émission. En effet, le principe général repose sur huit couples chacun enfermés dans de petits studios desquels ils ne doivent sortir sous aucun prétexte sous peine d’être éliminés et où vont se dérouler différentes épreuves que la production va leur infliger. Et ce sont les internautes qui ayant accès en permanence aux caméras placés dans chacun des studios (exemple avec Mariola y Miguel Angel) vont manifester où se porte leurs intérêts. Naturellement, un système d’élimination est également mis en place.
Cependant, ce programme n’a pas connu le succès escompté lors de son premier numéro, réunissant deux fois moins de téléspectateurs qu’à l’accoutumée sur Antena 3, de quoi rendre sceptique de nombreux diffuseurs.
Et c’est à ce moment que la réflexion devient intéressante vis à vis de « El Marco » dans le contexte actuel. Un programme qui reprend à la fois les codes les plus marqués de la « télé réalité » associé à l’interactivité et au dynamisme que cela lui apporte ne parvient pas à séduire le public. Le problème provient peut-être du contexte de diffusion, de la programmation ou peut être que cette émission matérialise cette frontière à appréhender entre web et télévision où chaque support n’est pas fait pour supporter les types de programmes de l’autre média. Le débat reste ouvert.
VIDEO DE PRESENTATION DE « THE FRAME »
Bon sang, la télé reléguée à un média de voyeur…
J’ai ptet que la vingtaine mais des programmes aussi nuls ne sont pas pour me faire rester devant mon poste.
D’ailleurs, je l’ai quitté depuis 2 ans et je ne regarde plus que les infos ou parfois un film.
Je trouve triste que cette daube télévisuelle ne soit là que pour faire vendre.
Un peu de culture ça ferait pas de mal chez TF1.
En attendant tiens, je vais zapper sur Arte via internet. ça fait peut être snob, mais au moins j’y apprends des choses intéressantes qui ont un autre effet que le ramollissement de mon cerveau.
C’est certain que le contenu de ce programme peut laisser perplexe, j’en conviens. Ce blog traite de cette émission dans l’analyse de son contexte général, en aucune manière il ne s’agit de faire la promotion de cette émission.
Parler de cette émission sous l’angle que je propose a pour but de décrypter ce qui en fait le sel det de ne pas regarder la télévision l’esprit déconnecté.