lors que les midterms ont rendu leur verdict outre atlantique il y a maintenant deux jours de cela, cet article va revenir une fois encore (déjà traité ici) sur ce qu’il convient de nommer « l’effet Obama » sur l’ensemble du corps journalistique français.
En effet, il y a deux ans de cela, lors de l’élection américaine, les médias français ne prenaient même plus la peine de se cacher de leur admiration débordante pour le candidat Obama dans le duel qui l’opposait à son challenger républicain. Reportages, commentaires, articles s’amassaient à la gloire du représentant afro américain. Sans même que cela émeuve outre mesure la classe médiatique, chacun laissa les journalistes dévier de leur objectivité native pour une prise de partie assumée. Dans un pays où l’objectivité et la neutralité journalistique est en permanence regardée lorsqu’il s’agit des affaires intérieures, les largesses de l’époque m’avaient laissées perplexe quant aux différences de traitement journalistique.
Deux années sont passées, l’opinion américaine a fait savoir que les rêves promis en cette soirée de novembre 2008 sont désormais bien loin derrière eux et que désormais le symbole Obama n’électrisait plus qu’à l’extérieur des frontières du pays de l’oncle Sam. Et cet état de fait s’est une fois encore vu démontré à la vision, à l’écoute ou bien à la lecture des médias ces derniers jours alors que l’échéance des midterms approchait. Tandis que le peuple juge l’action de leur représentant négative, les médias français ont quasiment unilatéralement pris le parti de démontrer comment ce que les américains pensent être des erreurs se révèle finalement être des actions à long terme aux retombées fatalement positives (c’est un axe intéressant du traitement médiatique sans toutefois représenter un traitement général et objectivé).
Ici même je n’ai pas les qualités nécessaires pour juger de la vérité de ces considérations populaires, mais il semble qu’une fois encore, le cas Obama biaise la vision que ce personnage dégage auprès de nations et systèmes médiatiques qui vivent à l’écart des Etats-Unis. Les médias occidentaux (et spécialement français puisque ce sont eux que je peux observer avec le plus d’attention) demeurent en face d’une image d’Epinal. Le symbole surclasse l’action.
Et c’est à partir de ce postulat que les médias français formulent une erreur manifeste, car à considérer Barack Obama comme un symbole (et quasiment exclusivement comme cela), ils se privent de l’objectivité de la critique (dans son sens général). Car qui dit symbole, dit représentation massive d’un état de fait ou d’une époque à travers la personnification d’un être. Dans ce cas, critiquer un symbole c’est remettre en cause une majorité, en tout état de cause une classe moyenne à laquelle on appartient ou qui nous est très familière. Et qui, ayant des considérations partisanes modérées se paierait le luxe de se mettre à dos une masse qui va dans le sens de ce symbole ?
D’où le paradoxe des situations américaines et étrangères ou dans le premier cas, le symbole agit et donc on peut juger au seuil de son quotidien de son action tandis que dans le second cas, il reflète, rayonne et son image reste inaltérablement la même.
Dans le cas totalement inverse, reprenons la situation électorale à l’aube des échéances de 2004 où le représentant de l’époque était vilipendé à travers le monde entier (également à l’intérieur de ses frontières) mais avait réussi à décrocher une seconde mandature.
Le reflet n’a pas à avoir d’effets. Et cet adage, nos chers journalistes tricolores feraient bien de le remettre sur l’ouvrage le plus souvent possible.