Emballement médiatique / cas pratique

epuis ce samedi soir, l’information fait la une de tous les médias, à savoir la disparition de deux jeunes français au Niger après avoir été pris en otages dans ‘un restaurant de Niamey (Niger) puis « probablement » exécutés.

Mettant de côté l’atrocité de l’événement, je vais une fois encore m’attacher à étudier le discours médiatique qui englobe cette affaire et notamment l’empressement qui s’empare une fois encore des médias.

Pourquoi parler d’emballement ? Puisque moins de vingt quatre après les faits, alors que le déroulement des événements présente encore de nombreuses zones d’ombre, les coupables ont semble-t-il eux déjà été clairement identifiés.

Présentés avec le conditionnel de circonstance, l’AQMI (Al Quaïda au Maghreb Islamique) est dors et déjà montrée du doigt alors que l’organisation terroriste ne s’est (à l’heure d’écriture de cet article, le 09.01.11 à 12h30) pas encore revendiquée de cette opération.

Néanmoins, les plateaux de télévision, de radio et colonnes de journaux de toutes sortes  fourmillent dès à présent d’analystes qui par corrélation de différents éléments nous confirment plus ou moins qu’il s’agirait bel et bien de cette organisation qui serait à l’origine de ces deux disparitions.

Pourquoi se jeter ainsi sur du conditionnel, le présenter et le mettre en une des médias alors que l’on sait pertinemment que cette mise en avant d’une information non confirmée va certainement être prise comme argent comptant par nombre de téléspectateurs, auditeurs qui n’auront que faire de ce conditionnel.

L’AQMI est entrée dans la conscience collective depuis quelques mois déjà avec diverses opérations perpétrées dans ces mêmes régions. Son utilisation au conditionnel (même si cela peut s’avérer vérifié par la suite) sous tend à réactiver une connaissance en cours de formation chez le téléspectateur (en cours de formation puisque apparue il y a peu) et ainsi disposer d’un cadre référentiel (forcément manichéen) qui lisse de fait toutes les spécificités géopolitiques et locales intrinsèques à l’ensemble de ces mêmes faits divers.

Quand le conditionnel est trop souvent manié sans précautions nécessaires, il devient rapidement un objet de croyance extrêmement puissant.

JE PRÉCISE QUE CET ARTICLE EST ECRIT DANS UNE OPTIQUE D’OBJECTIVISATION DE LA SITUATION ET NON DE PRISE DE POSITION VIS A VIS D’UN ÉVÈNEMENT. J’OBSERVE ET COMMENTE LE COMPORTEMENT DES MÉDIAS UNIQUEMENT ET NON LES FAITS.

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