Caricaturale-ment

ans le dernier numéro en date de l’hebdomadaire « L’Express« , le caricaturiste Plantu s’est livré à une caricature du monde politique comme il se plaît à en faire de nombreuses, depuis des années et pour plusieurs organes de presse. Alors que la caricature a pour principe premier, celui d’exacerber des traits existants et de disproportionner des situations, elle se doit néanmoins pour apporter tout la puissance de son propos de se fonder sur une réalité concrète et stable. Dans ces seules conditions, l’exercice est couronné de succès, sans quoi le message passe mal, l’effet tombe à l’eau et la situation devient problématique.

Voici la caricture faite par Jean Plantu, dans l’édition du 19 janvier 2011 de « L’Express ». Concrètement, elle montre les deux responsables de partis politiques issus des extrêmes (droite et gauche) de la classe politique lire un discours « commun » intitulé « tous pourris« . Les détails de la caricature feront apparaître les deux responsables éructant avec respectivement le doigt levé ou bien le poing serré. Les allusions sont explicites. Enfin, chacun des personnages porte un brassard rouge dans lequel apparaît un logo distinctif pour chaque personnage. Une fois encore, l’allusion est plus qu’explicite.

Maintenant que le concept est posé, il s’agit de voir quel degré de lecture ce document s’autorise-t-il ? En effet, comme je l’ai dis, la caricature n’a d’intérêt et de pertinence que dans la mise en exergue de situations apparues et véridiques. Dans le cas présent, nous sommes confrontés à une toute autre situation puisque le sous-entendu étant que ces deux partis aux idées différentes se rejoindraient finalement par un discours sous-jacent. Situation au combien compliquée dans le sens où l’on sait qu’évoquer l’extrême droite française dans les médias prête très rapidement à des amalgames et des ambiguïtés fortes. Dans le cas présent, il s’agirait alors de percevoir ce discours « commun » entre ces deux partis uniquement via le spectre de la veine du populisme qui déferle actuellement de toutes parts (cf. article que j’avais consacré à cette tendance en devenir, il y a quelques mois de cela).

Cependant, dans cette situation précise, l’angle de tir de Plantu est réduit puisque pour faire passer cette idée, il utilise la double symbolique du pupitre utilisé lors des discours ainsi que les feuilles utilisées lors de ces mêmes communications de masse. Dans ce cas, l’attaque de Plantu a plutôt tendance à s’orienter vers la portée idéologique de chacun de ces personnages que dans l’utilisation d’une condition sociétale actuelle.

Néanmoins, tempérons deux choses à l’étude de cette situation. Premièrement, la reprise massive de cette caricature et les commentaires divers et variés qui sont apparus à sa suite (comme ici même) est une bonne chose, à la fois dans la vigilance à conserver auprès des médias ainsi que dans la réflexion politique qui s’en suit et politique (et qui n’a pas lieu d’être ici car en cas de publication de considérations idéologiques publiées à la suite de cet article, je me verrais contraint de les retirer, merci). Deuxièmement, même si cette caricature est ambiguë dans on interprétation, elle conserve un fort intérêt, intrinsèque à la caricature, celui de générer le commentaire.

REACTIONS SUITE A LA PUBLICTATION DE CETTE CARICATURE DANS LE « GRAND JOURNAL » DE CANAL PLUS

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