Dans les cendres de « Carré Viiip »

transmedia

vant même que je puisse prendre la temps d’écrire un article concernant cette émission pendant sa diffusion, voilà qu’à peine deux semaines après avoir été mise à l’antenne, le « Carré Viiip » de TF1 ferme déjà ses portes sur une impression bien douloureuse pour le producteur et le diffuseur. Retour non pas sur les causes d’une erreur (qui maintenant sont facilement décelables) mais revenons plutôt sur ce que « Carré Viiip » avait amené de nouveau dans une émission de télévision. Car oui, cette émission a crée un précédent que l’on retrouvera sans aucun doute prochainement.

Sans s’attarder à revenir sur le concept de l’émission qui, la situation faisant foi, n’a jamais su trouver son public ni même sur les participants, caricatures de caricatures, « Carré Viiip » aura eu le mérite, parmi les décombres, de proposer un nouvel usage aux téléspectateurs dans leur appropriation du programme.

La mode dans le monde des médias se résume à l’heure actuelle par un seul mot : transmédia. En quelques mots, il s’agit d’établir une stratégie pluri média afin de contrer l’effondrement mécanique que subisse les audiences des chaînes dites historiques.

Le principe étant qu’une émission de télévision définie par elle-même un univers dans lequel elle va évoluer. Dans le cas de cette émission, il était question en partie de la notoriété qu’étaient capables de générer ces personnages au delà de leur près carré de la Plaine Saint Denis. L’objectif transmédia dans ce cas était de décliner cette conquête de notoriété via tous les médias à disposition (télévision, numérique, événementiel, écrit, etc.)

Pour se faire, la production avait savamment mis en place un système intitulé le « Viiipomètre » grâce auquel la notoriété de chaque participant allait pouvoir être testée en direct et en permanence. Cette même mesure qui allait ainsi pouvoir influencer sur le déroulement du jeu et des épreuves qui peuvent en découler.

C’est ainsi que pour la première fois dans une émission de télévision en France, l’action sollicitée auprès des téléspectateurs était plus dense que le simple vote au moyen de SMS surtaxés (même si cette pratique hautement rémunératrice subsiste). Par ailleurs, l’émission avait comme particularité de ne pas retenir captif les participants qui avaient régulièrement l’occasion de participer à des événements extérieurs (plateaux TV, dédicaces, etc.).

Sur le web, les comptes twitter, les vidéos virales, les sondages flash, les comptes facebook ainsi que le site internet TF1 ont également permis aux internautes de privilégier leur relation aux candidats du jeu et de faire parler d’eux avant également d’être repris par les feuilles consacrées aux célébrités dans les kiosques. Toutes ces nouvelles composantes étaient jusque là inédites en télévision et ne sont pas évidentes à appréhender puisqu’elles segmentent les usagers de ce type de service (sollicitation des jeunes qui soit disant seraient moins fidèles au poste, ce qui est faux et sera prochainement démontrer ici même).

Néanmoins, et même si cela n’a pas fonctionné dans l’exemple pris ici (mais cela est dû à des conditions extérieures au projet transmédia), il est certain que pareil dispositif va rapidement revenir à l’antenne. Sous des formes différentes mais avec des objectifs similaires, le ludique et la prise en main du contenu par le public (dans la promesse, mais qui n’est pas effective) relève de la grande tendance du ludique qui déferle à la fois sur le monde des médias mais dans bien d’autres sphères également et qui n’a de cesse de dicter que pour s’approprier quelque chose, mieux vaut en jouer.

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