Tout est question de fiction

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epuis quelques jours, les grands networks américains publient leurs grilles de programmes pour la rentrée de septembre. Véritables baromètres des écrans de télévision des mois à venir par delà le monde leur contenu est toujours attentivement étudié, notamment en terme de tendance pour les mois à venir.

Et plus encore que les années précédentes, la saison 2011-2012 s’annonce être quasi exclusivement constituée de séries. Après étude des grilles de ABC, CBS, NBC et FOX, il ressort que pas moins de vingt huit séries ou sitcoms vont apparaître tout au long de l’année prochaine sur ses quatre chaînes tandis que moins de cinq show de divertissement verront le jour quant à eux. La disproportion est flagrante et tend à s’accentuer.

La raison à tout cela ? Une conjoncture économique avant tout qui fait que produire de la fiction avec un grand nombre d’épisodes permet une maîtrise des coûts plus raisonnable que des émissions de divertissement dont le succès est plus aléatoire et par conséquent les risques financiers plus important. Néanmoins, toutes ces séries ne connaîtront pas le succès, mais le risque financier semble être à la mesure de ces grands industries de la télévision américaine tant la possibilité de rentabiliser leurs séries sont importantes en vertu des reventes qu’ils en font à travers le monde.

Car au delà du succès américain de ces séries, c’est également leur succès aux quatre coins du monde qui incite les décideurs de ces chaînes à commander chaque saison encore plus de pilotes de séries tandis que les divertissements et émissions de plateau ne subsistent que grâce à des titres extrêmement puissant (exemple : « Idol »).

Par ailleurs, un second point à prendre en considération est relatif à une certaine crise dans la créativité d’émissions de plateau où, à travers le monde, aucun gros succès capable de déferler à travers la planète n’a pointé le bout de son concept depuis maintenant plusieurs années. Les formes tentent de changer mais les thèmes et les angles se retrouvent être de plus en plus proches ce qui entraîne une lassitude partielle des téléspectateurs qui trouvent dans l’ADN des séries des éléments plus fédérateurs et plus forts à vivre.

Ainsi, une série peut se permettre, et se le doit, de jouer la surenchère dans ses actions ce qui lui permet dans une gamme de thématiques identiques (exemple : les séries policières) de jouer à fond la carte de l’angle afin de visualiser des situations analogues mais selon des points de vue et des narrations différentes que le public est en droit de comprendre par le contrat qui lie une série à son public, celui de la fiction qui ouvre le champ des possibles à l’écran beaucoup plus largement que ce que ne permettent de faire les émissions plateau dites traditionnelles.

Pour conclure, les séries ont pris à l’heure actuelle une ascendance considérable sur les autres types de programmes car il s’agit à ce jour de la seule catégorie de programmes (avec les documentaires dans une moindre mesure) qui a su faire évoluer sa narration dans une dimension plurielle (attention, tout ne change pas à chaque série, mais des codes identitaires existent néanmoins), ce que les émissions de plateau n’ont pas encore réussi à faire.

Afin que le plateau redevienne une valeur sûre à laquelle les chaînes vont être à nouveau prêtes à donner leur confiance, il va falloir que ce type de programme fasse sa propre révolution et se détache d’un carcan d’écriture et de déroulé qui est en train de prouver ses limites, entraînant l’usure d’un genre et la désaffection du public.

Mais que les amateurs de télévision ne soient pas inquiets, l’écran n’est pas encore prêt à s’éteindre et le flux continu fourmille encore à l’idée de proposer ses nouvelles idées, à épisodes naturellement.

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