#FranceTV

witter est très clairement entré dans le quotidien de nombre de français depuis ces derniers mois et notamment en raison de l’actualité nationale et internationale extrêmement riche qui a favorisé l’utilisation de Twitter comme moyen de communication alternatif. Cependant, Twitter ne s’est pas contenté de s’immiscer dans le domaine de l’information, la télévision commence à entrevoir les possibilités offertes par ce réseau social de densifier sa relation aux téléspectateurs. Petit aperçu avec le cas de France Télévisions.

En cette rentrée, France Télévisions, dont le but avoué est de rajeunir (ou plutôt de s’adresser à tous les publics) a mis en place une vraie politique en direction du public soucieux de vouloir tenter l’expérience du livetweeting des programmes de France Télévisions à l’aide d’une série de quarante hashtags dédiés pour les émissions du service public.

En quelques mots, qu’est ce que le livetweeting ? Il s’agit de créer un fil de discussion sur Twitter consacré aux réactions d’une émission en cours de diffusion à l’aide d’un hashtag spécifique (exemple : #tetedansleposte pour suivre et créer une discussion consacrée à ce blog). De cette manière, les téléspectateurs-internautes réagissent immédiatement à tout ce qui se passe à la télévision. Entre humeur, humour ou débats d’idées, le livetweeting a de plus en plus de succès auprès d’un public désormais habitué à être perpétuellement connecté.

L’expérience est salutaire et se doit d’être saluée comme telle puisque le pari est à la fois aléatoire tout en étant risqué dans un autre sens. En effet, proposer un livetweetting, c’est donner une parole libre aux téléspectateurs vis à vis de ce qu’ils voient à l’écran. Dans pareilles situations ce sont le plus souvent les personnes les plus revendicatrices qui vont s’exprimer avant ceux qui s’enthousiasment devant une Å“uvre. D’où un premier risque qu’est celui de se voir détruire une émission sans même que le public ne dispose de l’ensemble des clés de compréhension du programme. Par ailleurs, sur Twitter, personne mis à part l’auteur lui-même ne peut supprimer un message posté, ce qui veut dire que ces traces, négatives et parfois injustes, une fois qu’elles sont publiées demeurent à la vue de tous ceux qui rejoindraient la discussion.

Cependant, procéder à ce type de relation interactive et immédiate, c’est également un moyen de tester instantanément et dans les conditions de diffusion une émission, de vérifier les attentes suscitées, les points forts et faibles et ainsi ajuster très rapidement ce qui doit l’être pour un prochain numéro.

Par ailleurs, pour que cette expérience et ce retour positif puisse se produire il est nécessaire que la discussion soit animée, en tous cas suivie par une personne directement en lien avec l’émission (membre de la production) de manière à répondre aux questions soulevées pendant l’émission, démystifier les coulisses de l’émission dans un contexte où les téléspectateurs sont de plus en plus curieux des coulisses mais également en étant un relais, un animateur bis de l’émission qui va venir régulièrement injecter les nouveaux éléments issus de l’émission et ainsi nourrir tout en recueillant les réactions suscitées en direct.

Enfin, dans un objectif d’élargisement des publics de France Télévisions, procéder au livetweet, c’est encourager un nouveau public, adepte du multi-tasking (gérer plusieurs tâches ou écrans à la fois) à consulter des émissions qu’il va être capable de s’approprier comme il le souhaite au sein d’une communauté et non plus en effectuer une commission seule ou restreinte, ce qui pour une frange des téléspectateurs peut sans doute paraître frustrant. La télévision d’aujourd’hui ne se doit plus d’être une offre consommée comme telle mais elle doit avant toutes choses s’efforcer de répondre aux demandes des publics.

En tout état de cause, pour France Télévisions cette décision semble aller dans le bon sens notamment dans un contexte d’année électorale où la grille s’est fortement musclée en magazines, en émissions de reportages, en débats d’idées, etc. Afin que la parole ne soit pas perpétuellement confisquée par une élite médiatique pointée régulièrement du doigt, l’usage de ces hashtags va permettre de créer des discussions citoyennes tout en rapprochant encore un peu plus l’antenne de son public. Reste maintenant à ce que contenu ne soit pas qu’un emballage de bon aloi et intervienne éditorialement dans le contenu de la majorité des émissions (cf. pour l’instant, « C dans l’air » utilise quotidiennement le contenu provenant de Twitter).

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