Le fact-checking

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nglicisme devenu furieusement à la mode en cette période électorale, le fact-checking semble être devenue le nouvel arsenal de médias et de personnalités de plus en plus en proie au doute de la part du public. Mais qu’en est-il vraiment de cette forme de vérification post énonciative ?

Le temps des grands orateurs est il révolu ou du moins ceux-ci vont-ils devoir sérieusement réviser leurs leçons avant de venir discourir devant le peuple ? La seconde hypothèse semble être la plus plausible depuis que la campagne électorale du printemps à venir semble devoir suivre les contours de cette mode venue d’outre atlantique (comme souvent) qu’est le fact-checking.

Majoritairement utilisée sur les réseaux sociaux, elle produit un écho à toute déclaration de quelque dirigeant que ce soit. Économique ou politique, la moindre allégation est vérifiée, étayée ou infirmée dans les minutes qui suivent sa parution et à grands renforts de dossiers, de rapports et autres notes officielles.

Dès lors, il s’agit de s’interroger sur le poids de cette nouvelle pratique ainsi que sur l’aménagement médiatique que nécessite l’énonciation du discours avec son passage par le tamis du fact-checking. Car si la technique s’avère redoutable avec les mensonges et promesses fantaisistes, elle est malgré tout, dans sa communication, élitiste et ne s’adressant qu’à une niche de téléspectateurs-auditeurs-citoyens. En effet, quelle proportion est sensibilisée à cette pratique ? Qui, parmi les citoyens, est en connexion avec les fact-checkeurs ? Alors que la politique ou plus généralement les grands discours se fondent le plus souvent sur des idées larges pouvant intégrer toute une gamme de données, la livraison de quelques unes de celles-ci est souvent faite de manière à imprégner le public qui par la dialectique du discours retient ses points saillants.

Ainsi, l’importance du fact-checking est de l’ordre de la démocratie puisqu’elle amène à affiner le jugement de chacun en rendant clair des situations qui parfois paraissent embrumées dès l’origine. Cependant, la masse des médias ne prend pas encore en compte cette nouvelle pratique et se comporte ainsi comme une simple caisse de résonance qui par manque de méthodologie ne parvient pas à faire la part des choses.

Le fact-checking se doit d’intégrer les médias pour ainsi être accessible au plus grand nombre et lorsque que I>Télé s’associe avec le site d’information Owni pour lancer le « Véritomètre 2012« , on peut se réjouir de l’initiative tout en attendant qu’elle se généralise à une plus large échelle.

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