Paroles, paroles, paroles…

Depuis quelques jours toute l’attention médiatique et politique de ce pays est tournée vers Jérôme Cahuzac et plus particulièrement vers ses aveux, affirmant du même coup l’existence d’un compte bancaire à l’étranger qu’il avait jusqu’alors farouchement nié. Sans revenir sur l’affaire à proprement parlé (car ici n’est pas le lieu de ce débat), il est intéressant de revenir sur une vidéo que le Huffington Post vient récemment de mettre en ligne autour des réactions des hommes politiques dans pareille circonstance.

Tout d’abord repositionnons l’extrait qui suit. Les extraits mis en parallèles font respectivement références à l’affaire Woerth puis à l’affaire Cahuzac, deux ex ministres du budget empêtrés dans diverses histoires financières obscures.

La vidéo ci-dessous, met en parallèle les arguments utilisés à l’époque par la gauche pour qualifier l’affaire dans laquelle la droite était puis ceux utilisés tout récemment par la droite pour commenter l’affaire Cahuzac. Force est de constater que les arguments sont strictement les mêmes. Les idées énoncées sont les mêmes, la force de conviction convoquée est équivalente, aucune empreinte des valeurs fondatrices de chaque parti n’est ainsi convoquée dans ce flot de paroles répétées à déraison par toutes sortes de répétiteurs interchangeables.

L’impression ainsi donnée par ce parallèle est que les politiques usent dans une boîte à outils sémantique selon une situation donnée ne donnant pas du tout l’impression de prendre l’affaire à bras le corps. Il s’agit tout au plus d’un argumentaire passionnel mais en aucune manière de conviction puisque le même argumentaire est convoqué de part et d’autre par l’ensemble de l’échiquier politique.

Dans cette double situation, il est à considérer que la parole politique (particulièrement malmenée en ce moment) se retrouve encore une fois affaiblie et surtout complètement conditionnée par le formatage médiatique. Petite phrase, citation extraite, phrase choc. Voici quelques uns des éléments médiatiques puissants qui conditionnent la parole politique, faisant fi des clivages politiques pour une parole d’aspect percutante mais qui dans le fond ne fait que modeler habilement les perturbations du moment, s’adaptant plus au média qu’à l’événement.

Au final, voici un nouvel exemple d’affaiblissement de la parole publique au profit de la seule présence médiatique de marionnettes conditionnées à déverser un discours creux.

QUAND LA DROITE LA JOUE COMME CAHUZAC

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