Petit bilan de 2014

A l’occasion de ces premières heures de 2015, je me permets un petit bilan de l’année télévisuelle passée. Pas de bons ou de mauvais points, il s’agit tout au plus de s’interroger plus généralement sur ce qu’ont été ces douze derniers mois au niveau télévisuel et comment tenter d’expliquer brièvement cet état de fait.

Depuis maintenant un peu plus de deux ans, le nombre de chaînes accessible gratuitement est passé au nombre de vingt deux. Petite révolution annoncée, elle devait permettre d’ouvrir un peu plus le spectre des genres et des thématiques télévisuelles en proposant, pour la première fois en clair, des modèles de minis chaînes très thématisées comme il en existe de nombreuses sur le câble.

De l’autre côté, nous avons un socle de chaînes historiques et de chaînes de la première génération de la TNT. A écouter l’ensemble de ces acteurs, l’une de leur seule préoccupation est de proposer des programmes nouveaux, des écritures nouvelles, des programmes qui les identifient plus qu’autre chose. Et bien à l’heure du bilan, le constat est d’autant plus rude que ces promesses demeurent pour la plupart intenables à l’égard de l’ensemble de leur grille de programmes.

Un coup, un événement, un dispositif particulier peut faire émerger à de rares exceptions des modèles télévisuels qui nous apparaissent comme moins éculés. Mais le prix à payer pour ces bouffées d’air est un fond de grille qui ne différencie plus un diffuseur d’un autre. Hormis le ton et l’incarnation à l’antenne, il devient très compliqué de différencier toutes ces antennes. Le serpent se mangeant ainsi la queue, puisque les résultats étant tout juste conformes aux objectifs d’audience, les antennes ne prennent pas de risques dans la mise à l’antenne de nouveautés sans en éprouver le concept lors de longues incubations dans les sociétés de production et les états majors des chaînes.

Il est bien moins risqué de reprendre avec son ton et ses propres codes un succès du voisin que de le défier avec une contre programmation dangereuse (dans le sens où le public, souvent rétif lui aussi, mettra sans doute du temps à adhérer au concept quand bien même celui-ci est bon).

L’année télévisuelle qui s’achève nous offre de nombreux exemples qui vont dans ce sens. Dès lors, la profusion de chaînes gratuites n’engendre absolument aucune création. Tout d’abord, ces chaînes ne disposent de pratiquement aucun budget de production pour de la création originale et de plus, par leur création toute récente, ne souhaitent prendre aucun risque éditorial. Néanmoins, celles-ci grappillent de l’audience sur l’échiquier du PAF (l’audience des six nouvelles chaînes de la TNT a doublé entre 2013 et 2014) ce qui fait trembler plus que de raisons les chaînes historiques.

Bilan, tout le monde se copie, personne ne prend de risque et désormais il devient obsolète de consulter un programme TV tant l’offre s’est globalement homogénéisée (à de rares exceptions tout de même). Les conséquences de tout cela ? La disparition de la télévision ? Absolument pas, la télévision reste un média très puissant et va le demeurer. Une mutation ? Sans nul doute ! Après avoir parié sur une diversification des antennes dans le but fallacieux de diversifier les contenus, on peut imaginer que des chaînes vont peut-être muter pour des temps d’antenne réduits, permettant une densification de l’offre, une mutualisation des moyens pour arriver vers de nouvelles formes. Le format n’existe pas pour l’heure et dématérialiser le contenu et son espace de visionnage remporte un grand succès sur le web, la télévision, comme à son habitude, pourrait s’en inspirer.

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