Le style Daniel Lauclair

Si parmi tous les consultants de France Télévisions il y en a bien un qui paraît le plus iconoclaste de tous, c’est bien Daniel Lauclair. Depuis de nombreuses années il officie sur France Télévisions au sein de différentes compétitions sportives et ce en qualité d’homme de terrain. Ce samedi, à l’occasion de la finale de la Coupe de la Ligue de football entre l’Olympique Lyonnais et le PSG (1 – 2) il a offert un « récital » au public devant son poste de télévision.

De base, les réactions sportives n’ont jamais offert un contenu sémantique dense et extrêmement différent quelque soit le sportif ou la compétition et bien souvent, avant que ces derniers n’ouvrent la bouche, on connaît environ 90 % du contenu de leur intervention. C’est d’ailleurs pour cela que l’on prend le plus souvent du plaisir au travers des commentaires terrain pour y découvrir des personnalités atypiques. Un Nelson Monfort ou un Laurent Paganelli ne laissent personne indifférent et ce sont le plus souvent leurs petits commentaires personnels que l’on attend plus que le contenu de l’interview en elle-même.

Ce samedi, c’est exactement ce qu’il s’est passé avec Daniel Lauclair. Laissé en liberté, une fois le coup de sifflet final donné et la victoire du PSG, nous avons eu droit à des « fulgurances journalistiques« . Entre une interview en espagnol très approximative avec Edinson Cavani ponctuée par un fameux « felicitachione« , un oubli de la traduction de cette même interview pour les téléspectateurs ou encore une familiarité toute particulière avec les politiques venus voir le match (exemple : un « Nicolas » pour s’adresser à Nicolas Sarkozy, etc.), le journaliste de France Télévisions s’est senti très à l’aise, un peu trop sans doute.

Si je relève ici ce moment de télévision, c’est qu’il diffère du schéma habituellement admis de l’interview ou du recueil de témoignages. D’ordinaire, on installe une distance, on solennise le moment, tandis qu’ici, on attrape à la volée les témoins (dans le contexte d’un après match cela peut tout à fait se comprendre), on improvise beaucoup, on se paraphrase à chaque question, on mise tout sur l’humeur. La séquence avec Edinson Cavani, qui va sans nul doute garnir les zappings, ressemble davantage à un pari avec des amis qu’à un fait journalistique.

Bref, à ces quelques réflexions de forme sur ce moment de télévision, je demeure à penser que ce style déridé et volontairement décalé a su largement séduire et faire sourire dans le strict contexte sportif. Les téléspectateurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés puisque Daniel Lauclair a immédiatement était très présent sur Twitter (même en TT monde) avec globalement une sympathie de la part du public à son égard.

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