Charlie Hebdo et après ?

Tandis que la tragédie survenue hier à Charlie Hebdo demeure à vif dans de nombreux esprits en France comme dans le monde, je nourris plusieurs espoirs pour l’avenir d’une profession. Que cette tragédie contre la liberté d’expression repousse durablement les limites de la prise de parole et de la liberté d’expression de l’ensemble des organes de presse face aux obscurantismes de toutes sortes.

Etre journaliste, c’est nourrir la démocratie, être journaliste, c’est amener la connaissance et la compréhension des faits au plus grand nombre, être journaliste c’est être actif face à l’actualité. Etre journaliste c’est également, et il ne faut pas l’oublier, une multitude manière de faire ce métier.

Le drame survenu mercredi 7 janvier 2015 nous glace, nous met en colère, nous confronte violement à un plafond de verre dont les équipes de Charlie Hebdo ont pris les éclats en plein cœur. Ils sont morts car ils ont informé, ils sont morts car ils se sont exprimés, ils sont morts car ils ont fait leur travail.

Depuis hier, l’indignation et l’émotion dominent légitimement dans les médias lorsqu’il s’agit de réagir vis-à-vis de cet événement. Face à ces images, que notre rationalité a du mal à considérer comme réelles tant elles nous renvoient avec une évidence macabre à des scènes de films ou de séries que nous absorbons sans retenue à longueur de journée, la retenue de différents interlocuteurs et de leurs propos tombe enfin et tant mieux. Nous sommes indignés, faisons le savoir.

Que cette tragédie donne à la presse française une raison viscérale de s’exprimer. Annoncer les informations à la manière d’une dépêche AFP est une chose, mais s’exprimer en tant qu’individu, en tant que titre de presse, avec une opinion est un devoir démocratique à la vue des événements survenus à Charlie Hebdo. Que la presse s’empare de tous les sujets sans distinction, qu’elle s’implique et non pas qu’elle se contente de les survoler. L’opinion, la condamnation, le cas échéant, l’irrévérence sont des outils journalistiques de premier ordre que la presse se doit désormais d’employer afin de ne pas courber l’échine face aux obscurantismes, aux pressions de toutes sortes.

La liberté demeure plus puissante que la terreur, que la presse fasse tomber toutes les barrières que la terreur tente de dresser sur son passage. La parole doit être libérée, évoquer tous les sujets, sans concession, sans appréhension, de manière contradictoire, c’est faire vivre ces sujets, les traiter, en débattre dans un monde libre et ne pas les laisser aux seuls groupes idéologiques de toutes sortes qui ne font qu’alimenter des idéologies univoques.

Je terminerai simplement en vous proposant de lire un tweet d’Audrey Pulvar publié ce matin.

Que la barbarie perpétrée à Charlie Hebdo ne demeure pas un souvenir émouvant mais un exemple vivant à l’égard de l’ensemble de la presse française. Que la presse demeure.

#JeSuisCharlie

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