FI, La France « Inventrice »

Cette semaine, et grâce au travail salutaire opéré par le site Check News.fr, nous avons eu droit à une nouvelle mise en lumière d’une confusion avérée du genre (journalistique) et plus généralement des genres (journalistiques) qui a eu lieu cette fois-ci au sein de l’émission « Les Terriens du Dimanche » de Thierry Ardisson et diffusée chaque dimanche sur C8 en toute fin d’après-midi.

L’histoire, amplement médiatisée toute la semaine, fait état d’une anticipation de la réussite de la manifestation de la France Insoumise le 23 septembre dernier faite par Raquel Garrido le 24 septembre dans l’émission « Les Terriens du Dimanche » quand bien même celle-ci avait été enregistrée le… 21 septembre.

Une anticipation doublée d’une information éronée au moment de son enregistrement qui aurait pu (du) donner lieu à un mea culpa salutaire et interroger les principaux protagonistes de cette affaire (Thierry Ardisson, Raquel Garrido et la société de production Télé Paris) sur les principes journalistiques de base à respecter, le rôle de chroniqueur et les pratiques qu’ils se doivent d’adopter dans la conduite et la diffusion d’une information véridique ou tout simplement l’annonce par synthé à l’antenne d’une date d’enregistrement préalable à la conduite des événements donnant lieu à ce commentaire d’anticipation.

Ceci est de la théorie, du bon sens et de la responsabilité souhaitée au moment où les élites sont balayées, les médias décriés et le phénomène des « fake news » en expansion croissante.

A côté de cela et suite à la mise en lumière de cette situation confondante, on constate un déni, une altération de la réalité doublée d’un processus de justification qui font de l’accusation un moyen de défense stérile puisqu’à vouloir allumer un contre feu qui n’a pas de valeur concrète, on en vient à accentuer le sentiment de tromperie opérée par l’accusatrice.

La manifestation de cette stratégie de l’échec s’inscrit dans la succession de tweets échangés entre Raquel Garrido et Libé Désintox :

Sans commenter davantage la teneur de ces propos, il est tout de même urgent de s’interroger sur la place que prennent tous ces intervenants dans les médias. Désormais, ils arrivent avec leurs opinions et ne font plus mine de ne pas en posséder et proposent à ce titre une parole pleine de convictions quand le journaliste tente de dépeindre en permanence une neutralité dans ses questions et ses interventions. Il n’en demeure pas moins que la profession de journaliste bien que nécessitant d’innombrables et constants ajustements conserve une ligne directrice qui est celle de la diffusion de l’information dans un soucis d’exhaustivité et de véracité de celle-ci ce à quoi ces nouveaux venus dans le paysage médiatique ne se soucient pas nécessairement. Avant tout, ils sont là pour transmettre des messages, créer des clivages, rendre le contenu d’une émission plus visible en terme de sensibilités, d’opinions, etc. L’émission qui en résulte est moins « lisse« , plus « proche du peuple » certains en conviendront, néanmoins elle perd des gardes fous en terme de rigueur de l’information et la période que nous vivons actuellement réclame à contrario davantage de rigueur dans la transmission de l’information.

Crédit photo : © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Crédit captures de tweets : http://www.lelab.europe1.fr

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