Les terriens (sont des manches) !

Depuis la rentrée, le plus célèbre « homme en noir » des médias intervient désormais à raison de deux émissions par semaine. « Salut les Terriens » chaque samedi soir puis « Les terriens du dimanche » chaque… dimanche soir cela va s’en dire. Décors quasi identique, autre concept, principe de bande, « Les terriens du dimanche » reviennent sur l’actualité de la semaine, la commente, tente de la mettre en perspective avec plus ou moins de succès. Tour d’horizon d’une heure quarante d’un programme hebdomadaire.

Thierry Ardisson qu’on l’aime ou qu’on le déteste ne laisse définitivement personne indifférent. A l’origine d’une télévision très marketée avec des rubriques fortes et des mises en scènes / montages soignés, le style Ardisson appuyé par Télé Paris est reconnaissable parmi beaucoup. A l’occasion des « Terriens du dimanche » qu’a donc voulu faire Thierry Ardisson ?

A vrai dire, pas grand chose de bien intéressant. Son format de revue de l’actualité clipé par de nombreuses séquences donne tout d’abord une impression très brouillonne de l’ensemble. En cent minutes d’émission, on dénombrera treize séquences distinctes autour de sept chroniqueurs présents ce jour (Raquel Garrido, Gilles-William Goldnadel, Jeremstar, Natacha Polony, Hapsatou Sy, Franz-Olivier Giesbert, Mathieu Madénian). Ca fait beaucoup, et surtout la parole et les prises de position sont tronquées, raccourcies à 30 à 45 secondes tout au plus. De quoi survoler l’intégralité des sujets sans jamais tenter d’expliquer, mettre en perspective et apporter ne serait-ce qu’une vision construite. Assez affligeant dans le fond.

La forme quant à elle reste clinquante, sobre et chic comme « Télé Paris » et Stéphane Simon en ont fait leur marque se fabrique depuis de nombreuses années. Cela produit un effet séducteur indéniable et permet aux personnes dont le contenu ne les intéresse pas de se laisser bercer par ce cocon chatoyant.

Enfin, comment ne pas parler de ce casting de chroniqueurs qui a lui seul a assuré la promotion du programme avant sa mise à l’antenne début septembre. Parmi les « recrutés« , on trouve un éclectisme qui, sur le papier, peut paraître intéressant tant les univers et les profils sont variés. En effet, Natacha Polony à la verve dense et à la « pensée complexe » côtoie JeremStar dont les prises de positions demeurent des découvertes tandis qu’une Raquel Garrido ou un Gilles-William Goldnadel font figure d’idéologues affichés. Bref, toutes ces personnes ont des choses à dire et le font mais le plus souvent en même temps et via cet écueil d’un temps de prise de parole étriqué. Résultat des courses, nous avons droit à bien de substance pour beaucoup d’écume.

Il en va de même avec les séquences « Zone Libre » où trois chroniqueurs présentent chaque semaine un thème qui leur tient à coeur au travers d’un reportage sur le terrain et d’une investigation menée par eux-même. Que retenir, pour ce numéro du 22 octobre 2017, de la découverte du culturisme par Hapsatou Sy, du scandale des autoroutes par Natacha Polony ou du football par le Mucem présenté par Raquel Garrido ?

Des présentations et pas plus, on ne tente pas de comprendre, d’expliquer, d’ouvrir un débat nourri et constructif ; on empile, on enchaîne, on amalgame et ce triptyque se retrouve être le fil rouge d’une émission dont la mise en forme élégante souffre d’une abondance de présences et de dispositifs qui asphyxie ce programme.

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