L’information est une donnée sensible, désormais elle devient précieuse et nécessite une attention toute particulière notamment lorsqu’elle est le fruit d’une investigation de longue haleine, qu’elle est mesure de remettre en jeu certains enjeux stratégiques, politiques ou encore économiques. Protéger les investigations tout en assurant aux journalistes que leurs enquêtes puissent être continuées est tout l’enjeu majeur défendu par l’initiative salutaire « Forbidden Stories » lancée depuis le 2 novembre dernier.
Confier son travail à un coffre fort géré par une organisation en lien avec « Reporters sans frontières » c’est cela « Forbidden Stories« . Que vous soyez arrêté, interrompu dans votre enquête d’une quelconque manière que ce soit ou plus dramatiquement que vous vous sentiez en danger en étant menacé de mort, ce dispositif en lien avec tout un réseau mondial de journalistes libres et indépendants va permettre à votre enquête d’être poursuivie par ce réseau de journalistes dévoués à la liberté de la presse, de l’information et à une investigation performative.
Fruit d’un projet lancé par la journaliste Laurent Richard, rédacteur en chef de l’agence Premières Lignes via l’association de journalistes Freedom Voices Network. Ce réseau dispose immédiatement d’une vidée mondiale et fait suite à un constat dramatique : depuis dix ans, plus de 700 journalistes sont morts dans l’exercice de leurs fonctions.
« Grâce à notre outil, les enquêtes pourront rester en vie. », Laurent Richard
Dans un contexte de données aussi sensibles, la plateforme bénéfice d’un système de cryptage mis en place par le lanceur d’alerte, à l’origine des WikiLeaks, Edward Snowden. Par ailleurs, l’échange des données garanti l’anonymat des échanges.
Dans un monde où les fake news bénéficient d’un écho considérable et d’une crédibilisation par effet de masse, cette démarche à contre sens des vents populistes est un outil démocratique mondial considérable et indispensable. Soutenue par des organisations engagées de longue date dans ce combat, celle-ci doit également bénéficier au maximum d’un soutient populaire massif car pourvoir à l’émancipation de l’investigation c’est redonner du sens à l’action générale et mettre chacun face à ses responsabilités.
A titre d’exemples, voici les derniers éléments mis en sécurité par Forbidden Stories :
En mars dernier, le journaliste mexicain Cecilio Pineda a posté sur Facebook une vidéo dans laquelle il accuse un député de l’Etat de Guerrero, dans le sud-ouest du Mexique, d’avoir des liens avec le crime organisé. Cette vidéo, qui lui a coûté la vie, est désormais disponible sur le site Forbiddenstories.org.
Le journaliste mexicain Javier Valdez a été tué quelques semaines après avoir publié une interview de l’un des principaux barons de la drogue au Mexique. Son travail est disponible sur le site Forbidden Stories.
« NOTRE BUT : PROTÉGER, CONTINUER ET PUBLIER LE TRAVAIL DES JOURNALISTES EN DANGER. »