Confiance des français dans les médias

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ne récente enquête a été effectuée pour connaitre l’état de confiance des français vis à vis des médias. Toujours intéressant en période électorale, ce baromètre permet de visualiser le degré d’adéquation par rapport à l’information transmise. Je vous propose de commenter quelques uns de ces résultats.

En premier lieu, cette enquête présente les indices de confiance que les français accordent à chacun des médias de référence (radio, TV et presse écrite, et Internet). En tête de ces 4 médias historiques, on retrouve la radio qui bénéficie d’un indice de confiance de 57 % (en hausse de 3 % par rapport à 2005), en seconde place, on retrouve la presse écrite avec 51 % (hausse de 3 % sur un an). Sur la troisième marche du podium, c’est la télévision qui totalise tout de même 48 % d’opinion favorable (soit une hausse de 4 % sur un an). Enfin, lanterne rouge de ce classement, l’Internet avec seulement 30 % de personnes satisfaites pour 50 % de personnes interrogées sans opinion (à noter une hausse de 6 % sur un an pour les avis favorables).

Ces chiffres sont intéressants dans la mesure où malgré le fait que les les médias aient été particulièrement accusé de porter une voie plus qu’une autre, la confiance accordée par les français à leurs égards est en hausse pour tous les types de médias.

Cela étant, la télévision pâtit toujours d’une image difficile puisque que sa part de confiance est toujours inférieur à 50 % (je ne prends pas en compte ici Internet qui est relativement récent dans les usages et de ce fait, l’indice de confiance apporté n’est pas autant représentatif que pour les autres).

Alors pourquoi la radio est elle pour les panelistes, la source d’information « la plus fiable » ? Selon moi, cela est dû en partie à la manière dont l’information est produite mais aussi de ses conditions de réception vis à vis du public. En effet, si l’on compare la radio à la télévision, on remarque que la radio apporte plusieurs avantages. Globalement, elle réduit ce que l’on appelle les déformations de réception qui sont pour la télévision, un décor, des angles de caméra, une ambiance, des présentateurs physiquement présents et plus globalement (dans le cas des reportages), des images qui se juxtaposent à un récit. La radio elle neutralise nombre de ces interférences car elle repose uniquement sur une voie et un rythme d’énonciation. L’information est de ce fait transmise de manière plus directe et peut paraitre plus « objective » (l’objectivité étant un concept impossible dans les médias).

Au delà de cette relative confiance dans les médias, les français sont beaucoup plus critiques lorsque l’enquête les interrogent sur l’indépendance des journalistes vis à vis des pressions financières (60 % pensent qu’ils en sont dépendants) ou politiques (63 % sont convaincus qu’ils ne sont pas indépendants politiquement). Ces résultats sont ancrés fortement chez tous les français qu’elle que soit leur catégorie social ou appartenance politique. C’est un désaveux terrible pour les journalistes mais qui contraste fortement avec la confiance accordée aux médias.

Autre élément intéressant révélé dans cette enquête, il concerne la saturation provoquée par les médias pour certains évènements. En « tête », on retrouve le coup de boule de Zidane qui a été jugé comme étant trop évoqué par toutes les catégories socio-professionnelles. A l’opposé, la prise de conscience environnementale incarnée par Nicolas Hulot est quant à elle insuffisamment évoquée dans les médias selon les français, ce qui montre un intérêt pour ce sujet. Cela reflète aussi que le sujet a soit pas assez été traité ou encore que les explications n’ont pas été construites d’une manière assez persuasive pour l’opinion. Dans le reste des évènements décryptés dans cette enquête, on constate que les résultats sont relativement homogènes dans la catégorisation du traitement de ces faits. Cependant, l’aspect politique génère souvent des différences, car on se rend compte que dans le panel des préférences partisanes, les avis divergent largement de l’opinion générale.

Enfin, l’enquête se termine avec les candidats à l’élection présidentielle et leur présence médiatique jugée par les français. Sans surprise, les résultats mettent en évidence une tendance plus que répandue, à savoir que Ségolène Royal et l’homme de Neuilly sont beaucoup trop présents médiatiquement. Concernant les autres candidats leur présence n’est jamais jugée insuffisante mais correspondant à leur rang. Là encore une autre bizarrerie de cette enquête qui met en avant l’omniprésence de deux candidats mais qui ne stigmatise pas la faible présence des autres.

En somme, il s’agit d’une enquête très intéressante, qui permet de recentrer les attentes des français mais aussi les exaspérations vis à vis des médias. Comme à son habitude, les français sont très exigeant vis à vis des médias et sont entre autre très critiques vis à vis des monopoles médiatiques qu’ils pointent du doigt comme étant des harcèlements permanents.

>> ENQUÊTE SUR LA CONFIANCE DES FRANÇAIS VIS A VIS DES MÉDIAS (pdf)

4 commentaires

  1. Je comprends pourquoi il n’y a pas beaucoup de commentaires ici, ton article est très bon. Le titre m’inspirais, mais après t’avoir lu, rien à ajouter…ah si! Bravo :mrgreen: .

  2. Merci mon petit, cependant ne te laisse pas griser par l’article, à l’avenir n’hésites pas à laisser ton avis ! 😉

  3. merci ton article m’a beaucoup aidé pour un document sur la confiance dans les médias:grin::razz:il n’y a rien a ajouter:smile:

  4. Долго искал эту темку, чтобы так все грамотно было, спасибо.

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