Pour un SMS t’as plus de rein ?

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l y a deux jours, avec l’article concernant la pratique abjecte des producteurs de « Big Brother Australia », je pensais avoir évoqué l’une des pratiques les plus infames jamais passées à la télévision. Mais cette fois-ci c’est je pense, encore « mieux » dans le n’importe quoi télévisuel.

En quelques mots, le concept est le suivant : une femme atteinte d’un cancer en phase terminale veut faire don de son rein à un malade. A cette première phrase, rien de profondément choquant, de plus la médiatisation de ce type de choix ne peut qu’aider la cause du don d’organes en la remettant sous les feux de l’actualité.

Cependant, le concept s’épice quelque peu lorsqu’il ne s’agit pas seulement de donner son rein mais surtout de choisir parmi trois patients présents en plateau ! Enfin, dernière couche dans cet odieux procédé, c’est que le choix de la doneuse va être dicté par la vox populi, car ce sont bien les SMS des téléspectateurs qui vont désigner celui qui va profiter de l’ogane.

Proposé par la chaîne hollandaise BNN, cette émission dépasse bon nombre de limites morales (au sens rationnel du terme et non religieux). En effet, ceux qui vont assister à cette émission vont être mis dans une position inédite à la télévision qu’est celle du droit de vie et de mort sur un individu, qui de plus nous est totalement inconnu ! Cette posture existait déjà dans les émissions de télé réalité mais de manière symbolique, limitée aux seules enceintes d’un château ou d’un loft. Mais ici, c’est une implication concrète et définitive qui va ressortir d’un tas de SMS.

Par ailleurs, dans un processus d’appropritaion, un nouveau sentiment va se développer qui fait ressentir un sentiment de mal à l’aise au téléspectateur car ici l’objectif n’est pas de faire émerger un nouvel ersatz musical. Ici, le vote va ainsi se voir incarner d’un rôle de survivance car si l’on en vote pas, on ne sauve pas ! Symboliquement, le SMS devient un morcellement de l’acte chirugical final, c’est un degré d’appropriation qui n’a pas d’égal à travers le monde. Le bémol à ce stratagème pernicieux c’est l’entrée dans le programme et l’adéquation à la manière de faire qui peut rebuter un certain type de public.

L’intention véhiculée par ces SMS, quelle va être sa valeur, quelles vont être les intentions qui vont justifier les votes ? N’yant pas vu l’émission je ne epux en faire que quelques suppositions. Cela étant, il faut imaginer que les trois mendataires n’auront nécessairement pas le même âge. Alors la logique populaire va-t-elle réagir en favorisant le jeunisme à la personne ayant quelques années de plus ? L’aspect physique sera-t-il un élément déterminant ? Si les conditions sociales de ces personnes sont énoncées, y aura-t-il une prime à la vie la plus miséreuse jusque là ?

Pour ce qui est de la justification de « De grote Donorshow« , il tentent de se défendre par le caractère aléatoire qu’ils octroient au don d’organe aux Pays Bas mais aussi par le faible nombre de dons dans ce pays. Egalement pour se donner bonne conscience, un formulaire de dons en ligne est disponible histoire de donner une réelle utilité publique à une émission qui en est diamétralement opposée.

Précurseurs avec « Big Brother » à l’époque et l’arrivée de la télé réalité dans le monde, les Pays Bas vont cette fois-ci beaucoup plus loin dans le concept originel. J’espère simplement que cet ovni télévisuel restera un cas unique et que l’aspect répugnant provoqué par cette émission dépassera le voyeurisme populaire en écoeurant le public.

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