La messe est (définitivement) dite ?

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‘est au travers d’un dossier publié dans le dernier numéro du magazine Télérama que les deux grandes sessions d’information se voient infliger un bilan sévère mais qui revêt une certaine lucidité.

Et à tous ceux qui croient encore aux vertus des journaux télévisés institutionnels, cette enquête met à l’index tous les processus de sélection des sujets traités, leurs traitements expéditifs ainsi que le survol en haute altitude de l’information, qui ne s’embête plus à expliquer, se contentant de la faciliter de montrer (mais à quoi sert de montrer si l’on explique pas ? à renforcer les préjugés certainement…).

L’enquête compare donc pendant une semaine le traitement de l’actualité des journaux télévisés de vingt heures de TF1 et France 2 (ne pas croire que France 3 et consorts s’en sortent avec des lauriers).

Alors je vous laisse découvrir ce dossier dans le détail, même si il est tout de même à remarquer certains chiffres clés comme le nombre de sujets diffusés en commun pendant la semaine (59) soit un tiers des sujets ; ou encore les proportions de reportages consacrés à l’international, à la culture etc.

En tous cas, cette enquête met tout à fait en lumière certains aspects dont on ne se rend pas forcément compte lors du visionnage de ces journaux, à savoir la cadence infernale des sujets, brèves et autres reportages, qui défilent tellement rapidement qu’il nous est impossible de citer au sortir d’un JT plus de trois ou quatre informations traitées sur la vingtaine au total ! Enfin, la segmentation des publics des journaux est là encore très fortement éclairante sur les lignes éditoriales et autres choix de sujets… En clair, un document passionnant !

JT, dernière saison ? (pdf)

PS : il y a quelques semaines, j’avais déjà travaillé sur une étude comparative d’un fait divers quelconque entre TF1 et France 2 ICI.

2 commentaires

  1. J’ai abandonné depuis longtemps le journal télévisé. Non pas que je me foute de ce qui se passe et qui m’entoure. Mais à l’époque de l’internet et de l’immédiateté, le sacro-saint vingt heures est plus là pour vendre de l’image qu’autre chose. C’est à celui qui aura le plus à faire voir qu’à dire finalement! Depuis bien longtemps, les journalistes avec ces morceaux d’infos se décrédibilisent: en 2 ou 3 minutes, on ne rentre pas dans le fonds des choses, on apporte plus d’arguments contradictoiress et on ne dénoncent plus.
    L’information est apportée brute, parfois avec un soupçon d’analyse, mais mon esprit critique en demande plus! Je reste sur ma faim, attendant vainement qu’on décortique telle ou telle déclaration politique, jusqu’à montrer l’absurdité des propos ou l’irréalisme sur le terrain. A l’inverse pour moi la radio reste un média plus objectif.
    Bien sûr on connait les partis pris, comme dans tous médias. Mais la radio développe, revient sur l’info tout au long de la journée, les mots ayant plus de sens car privés de l’image. Bien souvent d’ailleurs on fait réagir, des spécialistes, des politiques, des citoyens, bien plus que sur les plateaux de télé.
    Mais la bizarrerie française étant ce qu’elle est, Metro avec un sondage révélait qu’alors que plus d’un français sur 2 trouvait le journal de France 3 plus crédible, ils sont encore majoritaires à regarder TF1 et France2! On a aujourd’hui pourtant tellement d’alternatives…

  2. Alors en ce qui concerne l’Internet je ne le vois pas comme un eldorado mais plutôt comme une mare infestée de ceux qui parlent sans aucune légitimité ou en étant aucunement spécialiste du domaine (les blogs n’en sont il pas le maitre exemple ?)

    Ensuite, pour ce qui est de dire que la radio revient à être plus « objective » c’est tellement abstrait comme notion… D’ailleurs vous dites que la radio va plus au fond des choses, oui dans certains cas mais dans une grande majorité, le journalisme pratiqué n’est pas d’une virulence forte et l’investigation remise à plus tard (là encore l’exemple flagrant revient à ces libres antennes d’auditeurs que je trouve profondément pitoyables et au combien superficielles…).

    Pour ce qui est des « mots ayant plus de sens car privés de l’image », je ne suis pas du tout d’accord avec cela (en ce moment je travaille à la rédaction d’un mémoire de recherche qui questionne la position inverse). Et donc je pourrai en parler pendant de longs commentaires… (chose que je ne ferais ici).

    Et pour finir, cette bizarrerie n’est pas uniquement française et elle se retrouve également lorsque l’on interroge le public sur leur chaine préférée et que les sondages mettent en avant … Arte. En tous cas s’interroger sur ce qui fait que France 3 est perçue comme d’avantage neutre dans son traitement est une idée intéressante.

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